Les traitements déperlants durables (DWR) sont cette barrière invisible qui fait perler l’eau et l’empêche de s’imprégner dans vos vêtements — un détail discret mais essentiel pour maintenir la respirabilité et la légèreté de votre équipement. Mais derrière ces gouttes d’eau qui glissent si facilement se cache une histoire plus complexe : des décennies d’innovations chimiques, une prise de conscience environnementale croissante, et une remise en question profonde de la façon dont l’équipement technique est conçu. Voici un regard sur l’évolution du DWR, les raisons de son changement, et ce qui nous attend pour la suite.

Du coton ciré aux fluorocarbures

L’essor du DWR moderne

La quête de vêtements résistants à l’eau remonte à plus d’un siècle. Les premières méthodes — coton ciré, traitements à l’alun ou finitions Cravenette — étaient efficaces, mais présentaient des limites évidentes : peu respirantes, souvent lourdes, nécessitant des réapplications fréquentes. Une avancée majeure a eu lieu au milieu du 20e siècle, lorsque des chimistes ont découvert que l’application de polymères fluorocarbonés à longues chaînes sur les tissus permettait de repousser l’eau et l’huile bien plus efficacement que tout ce qui existait jusque-là. Ces nouveaux traitements synthétiques n’étaient pas simplement déperlants : ils créaient une surface presque sans friction, sur laquelle les liquides glissaient instantanément.


Dans les années 1970, cette technologie a fait son entrée dans l’équipement outdoor haute performance. Gore-Tex et les premières membranes imper-respirantes utilisaient ces finitions fluorées pour empêcher la couche extérieure des tissus de se saturer en eau. Ce traitement — qui deviendra connu sous le nom de DWR — jouait un rôle clé pour maintenir la respirabilité des vêtements en évitant que la pluie ne pénètre la surface du tissu.

L’ère du C8

La performance d’abord, les questions après

Pendant des décennies, le traitement déperlant le plus courant s’est appuyé sur ce que l’on appelle la chimie C8 — une chaîne perfluorée de 8 atomes de carbone. Ces revêtements, à base de composés comme le PFOA et le PFOS, sont rapidement devenus la norme dans l’industrie. Ils offraient une déperlance inégalée tout en résistant aux huiles, aux taches et à la saleté — l’idéal pour les vêtements outdoor. Mais si ces PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) à longues chaînes offraient des performances remarquables sur les textiles, ils se sont aussi révélés extrêmement persistants dans l’environnement.


Avec le temps, les scientifiques ont commencé à détecter des traces de composés C8 dans les sols, les eaux et même dans le sang humain. Ces substances peuvent rester présentes dans les écosystèmes et les organismes vivants pendant des décennies, voire plus. L’une des études les plus marquantes, le C8 Health Project, a suivi plus de 70 000 personnes exposées au PFOA en Virginie-Occidentale, établissant des liens entre ce composé et plusieurs problèmes de santé : cancers du rein et des testicules, perturbations de la thyroïde, affaiblissement du système immunitaire, entre autres.


Pour l’industrie outdoor, cela a posé une contradiction directe : l’équipement conçu pour explorer et respecter la nature contribue lui-même à une pollution durable et à des risques pour la santé.

Du C8 au C6, puis vers l’élimination

Une solution intermédiaire temporaire

Face aux inquiétudes croissantes concernant l’exposition au C8, l’industrie s’est tournée vers des chimies basées sur le C6. Ces composés PFAS à chaîne plus courte étaient considérés comme moins bioaccumulables, tout en offrant une bonne déperlance. Le C6 est ainsi devenu un substitut largement adopté, permettant aux marques de conserver les performances techniques tout en évitant les critiques du public.


Mais le C6 a rapidement montré ses propres limites. Même s’il s’accumule moins dans les organismes vivants, il reste un PFAS : toujours persistant, toujours synthétique, et toujours présent dans des écosystèmes où il n’a pas sa place. Avec le temps, il est devenu évident que le C6 n’était pas une solution durable. L’attention s’est alors déplacée de la simple gestion des risques vers l’élimination complète des produits fluorés.


Aux États-Unis, des États comme la Californie et le Minnesota sont en tête de ce changement par le biais de nouvelles législations. La Californie a interdit la vente de vêtements contenant des PFAS ajoutés intentionnellement à partir de 2025. Le Minnesota a adopté des restrictions encore plus larges, couvrant des catégories allant des ustensiles de cuisine jusqu’aux fartages de ski. Le message est clair : si votre produit contient des PFAS, il ne sera bientôt plus autorisé à la vente.


En parallèle, le risque réputationnel grandit. Des poursuites judiciaires visent désormais des grandes marques et des fournisseurs pour contamination aux PFAS, tandis que des géants de la chimie comme 3M et Chemours font face à des règlements financiers colossaux.


Le constat est sans appel : l’ère des PFAS touche à sa fin.

Des compromis sur la performance

Ce qu’il faut savoir

À bien des égards, les nouveaux traitements déperlants C0 (sans fluor) se rapprochent étonnamment de leurs prédécesseurs — notamment en termes de déperlance. Lorsqu’ils sont neufs, la plupart des finitions sans fluor parviennent à faire perler l’eau de manière efficace. Sous une pluie intense et prolongée, leur performance peut diminuer un peu plus rapidement que celle des traitements C6 ou C8, mais l’écart se réduit à chaque nouvelle génération d’innovations.


C’est du côté de la durabilité que les PFAS conservent encore un avantage. Les traitements fluorés résistent généralement mieux à l’abrasion et aux lavages répétés. Les finitions sans fluor peuvent nécessiter une réactivation plus fréquente — souvent par la chaleur (sèche-linge ou repassage) — pour maintenir leur efficacité.


Là où les traitements sans fluor montrent encore des limites, c’est sur la résistance aux huiles et aux taches. Sans PFAS, il n’existe pas de barrière oléophobe, ce qui signifie que les crèmes solaires, les huiles corporelles ou les taches grasses peuvent plus facilement pénétrer le tissu et altérer le traitement déperlant à ces endroits. Cela ne concerne pas tous les usages, mais c’est un point à garder à l’esprit, surtout pour les vêtements exposés à un contact régulier avec la peau ou à des environnements salissants.

Performance Tradeoffs

What You Need to Know

In many ways the new C0 DWR finishes are remarkably close to to their predecessors — especially in water repellency. When new, most fluorine-free treatments will bead water effectively. In prolonged, heavy rain, performance might drop off a little faster than with C6 or C8, but the difference is narrowing with each generation of innovation.

Durability is where PFAS still hold an edge. Fluorinated finishes tend to last longer through abrasion and multiple washes. Fluorine-free DWRs may require more frequent reactivation — usually via heat (a tumble dry or iron) — to maintain performance. 

Additionally where fluorine-free treatments fall short is oil and stain resistance. Without PFAS, there’s no oleophobic barrier — meaning sunscreen, body oils, or greasy stains can more easily penetrate the fabric and degrade the DWR in those areas. This doesn’t affect all users, but it’s something to be aware of, especially for gear exposed to regular skin contact or environmental grime.

The Bottom Line

Fluorinated DWR finishes set a high bar for performance. But that performance came with a cost — one that’s no longer acceptable. Today’s fluorine-free finishes offer real-world function for most outdoor conditions and a dramatically reduced environmental footprint.

At Foehn, we’ve committed to this shift by working with partners like Schoeller® to develop high-performing, PFAS-free gear. Because innovation doesn’t mean compromising performance — it means rethinking how we get there.

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